Oublier la crainte et l’angoisse par le jeu.

« Après tout ce qu’on a pu traverser, c’est génial d’entendre mes amis rire de nouveau. Le temps passé ici nous a permis d’oublier nos peurs et nos angoisses », raconte Samira, 12 ans, membre de la communauté libanaise.

Taalabaya, une zone située à Zahle, subit les conséquences traumatiques du récent conflit libanais. L’équipe de soutien à la santé mentale de Medair y a organisé des sessions ludiques pour aider les jeunes de 10 à 13 ans à retrouver, ne serait-ce que pour un temps, une vie normale. Les sessions se sont déroulées dans le collège Averoes de Taalabaya, situé tout près du centre de santé primaire que soutient Medair.  

Pour ces jeunes participants, dont le quotidien est fortement affecté par les crises, le conflit et l’incertitude, ce type de rencontres leur donne l’occasion de redevenir enfants. Les sessions commencent par un temps d’étirements corporels doux, pour effacer les tensions et préparer mentalement le groupe aux activités. Un moyen agréable de mettre les pré-ados en action et à l’aise les uns avec le autres avant de commencer les jeux. L’énergie, les sourires et les fous rires contribuent à créer une ambiance positive dans la pièce, prenant, le temps de la session, le dessus sur l’angoisse que ces enfants portent souvent en eux.

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Un des jeux les plus appréciés est celui où l’on demande à un jeune de sortir de la salle, et on désigne alors un meneur de jeu qui effectue des gestes simples (comme taper des mains, taper du pied, bouger la tête…) que le reste du groupe doit imiter. Le jeune qui est réintroduit dans la salle doit identifier le meneur. Ce jeu très drôle favorise la curiosité et l’esprit d’équipe. Il permet aux enfants de focaliser leur attention non plus sur les angoisses du quotidien mais sur une activité ludique qui implique leurs capacités d’observation et d’attention et qui promeut l’unité de groupe.  

Dans la seconde activité, les enfants doivent deviner l’objet auquel un autre enfant pense. Celui-ci donne un nombre limité de descriptifs clés. En général, les enfants choisissent des objets du quotidien pour que chacun s’y retrouve. Cet exercice permet non seulement de booster la réflexion cognitive et le vocabulaire mais aussi de s’écouter les uns les autres sans jugement ; ce qui est, en soi, une forme puissante de soutien émotionnel. Même les enfants les plus timides ou silencieux ont participé sur l’encouragement des bénévoles.  

« Après tout ce qu’on a pu traverser, c’est génial d’entendre mes amis rire de nouveau. Le temps passé ici nous a permis d’oublier nos peurs et nos angoisses », raconte Samira, 12 ans, jeune Libanaise. « Même si parfois nous continuons d’avoir peur, je sais qu’on peut se retrouver et vivre des moments qui vont nous aider à aller de l’avant et à rester forts. »

Les activités ludiques jouent un rôle important dans la santé mentale des adolescents, notamment lorsqu’elles sont organisées au sein de la communauté dans leur environnement habituel. Ces interactions favorisent la coopération et aident les jeunes à développer des compétences vitales comme la communication, l’esprit d’équipe et l’empathie. Par le jeu, les adolescents ont l’occasion de tisser des liens avec leurs pairs, consolidant le sentiment d’appartenance et réduisant celui de l’isolement.  

Dans les sessions de groupe, les adolescents apprennent à compter les uns sur les autres, qu’ils soient en position de leader ou de participant. Les jeux de mimétisme ou les jeux lors desquels on utilise des balles anti-stress pour exprimer ses émotions permettent de communiquer et de gérer ses émotions sans devoir nécessairement les exprimer à l’oral. En incorporant de telles activités ludiques et participatives, ces groupes de soutien deviennent des espaces dans lesquels les adolescents peuvent analyser en toute sécurité leurs émotions, pratiquer l’auto-régulation et créer des liens plus forts avec leur communauté. Ces étapes sont essentielles au bien-être mental des jeunes vivant dans des circonstances difficiles.  

Ces actions peuvent paraître minimes, mais elles communiquent aux enfants qu’ils ont de la valeur et qu’ils sont soutenus. Au cœur de la détresse, Medair et ses équipes continueront d’apporter soulagement, résilience et joie à ceux qui en ont besoin.  

Le travail de Medair au Liban est financé par Peace of Mind (PoM), USAID et le soutien généreux du peuple américain, la fondation Hans et Marianne Schwyn, la Fondation Internationale Maria Francisca, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), le Bureau fédéral allemand des affaires étrangères (AA), la Direction du développement et de la Coopération suisse par le biais d’Interaction-CH et par de généreux donateurs privés.

Ce contenu a été élaboré à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que Medair et ne reflètent en aucun cas l’opinion officielle d’autres organisations.

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