L'espoir malgré les difficultés

Dans le couloir étroit d'un immeuble délabré du nord de la Jordanie, Nuha nous a accueillis avec douceur, ses yeux reflétant à la fois bienveillance et lassitude.

Nuha et son mari, qui ont cinq enfants, vivent dans un appartement souterrain exigu. Ils ont fui la Syrie en 2013 en quête de sécurité, mais comme des milliers de réfugiés en Jordanie, les années qui ont suivi ont été marquées par d'immenses difficultés.

À leur arrivée, la famille a été hébergée dans un camp. Mais les conditions de vie difficiles ont rapidement affecté leur santé. L'une des filles de Nuha a développé des allergies sévères les contraignant à partir. La vie en dehors du camp était pleine de nouveaux défis. Sans permis de travail et sans revenus stables, la famille s'est lourdement endettée, ne pouvant souvent plus payer le loyer ni même se procurer l'essentiel, comme la nourriture.

« La plupart du temps, je ne pouvais rien acheter et mes enfants se couchaient le ventre vide », confie Nuha.

Parce que la jeune maman ne pouvait acheter les fournitures scolaires, ses enfants n’allaient pas à l’école. La malnutrition et le stress ont ébranlé toute la famille. Nuha souffre d'un trouble de la thyroïde ; son fils présente une grave carence en vitamine D qui affecte ses os et nécessite une prise en charge et des compléments ; sa fille lutte contre une grave intolérance au lactose. Chaque jour était un combat pour leur survie.

Occasionnellement, son mari gagnait quelques Dinars en aidant les voisins à effectuer de petites tâches, mais cela ne suffisait pas à la survie de la famille.

« Nous n'avions pas les moyens d'acheter du pain, alors comment voulions-nous payer un permis de travail ? », partage Nuha, sa voix portant le poids des années d'épreuves.

Le centre communautaire Forearms Of Change (FOCCEC), partenaire de Medair, a pris connaissance de la situation de la famille et l’a accompagnée avec une aide financière sur six mois. Ce soutien leur a permis de payer une partie du loyer, d'acheter des fournitures scolaires et d’envoyer leurs enfants à l'école. Pour la première fois depuis des années, Nuha a pu acheter des œufs pour aider sa fille à compenser sa carence en calcium.

« J'ai utilisé une partie du soutien pour acheter de la nourriture à mes enfants. Les petits ont enfin cessé de me dire qu'ils avaient faim », indique Nuha avec soulagement.

Cette aide a également ouvert d'autres portes. Nuha avait précédemment reçu une formation sur la fabrication d'accessoires, mais n'avait pas les matériaux pour commencer. Grâce au soutien de FOCCEC, elle a acheté ce dont elle avait besoin pour lancer son activité.

« Après avoir reçu ce soutien, j'ai enfin pu ouvrir mon petit commerce. Maintenant, je peux au moins me permettre d'acheter du pain », témoigne-t-elle.

Dans le cadre de l'accompagnement, la famille a également participé à des séances de soutien psychosocial, pour réussir à surmonter les années de stress et de traumatisme. Aujourd'hui, Nuha se sent plus forte et ses enfants sont de retour à l'école – en meilleure santé, plus heureux et l’espoir revient.

Nuha n'a plus à choisir entre le loyer et la nourriture, ni entre la santé et l'éducation.

En collaboration avec Medair, et avec le soutien de la Direction du développement et de la coopération suisse et des donateurs privés, FOCCEC fournit une aide financière et un accompagnement personnalisé en Jordanie aux réfugiés et Jordaniens vulnérables.

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par les équipes de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici sont uniquement celles de Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle de toute autre organisation.