Le système de soins de santé primaires en crise
"Sans revenus, je n'avais plus les moyens de payer des soins de santé privés ou une assurance maladie, alors je me suis tournée vers le centre de soins le plus proche. C'est le seul endroit où je peux encore accéder aux services de santé et aux médicaments", explique Sabriye.
Le système de soins de santé primaires du Liban s'est détérioré, sous la pression de multiples défis qui ont eu un impact significatif sur la disponibilité et le coût des services de santé essentiels pour la population. Cette crise a été aggravée par l'instabilité économique et politique du pays, la pandémie de COVID-19, l'épidémie de choléra, les pénuries de médicaments et l'augmentation des frais médicaux.
L'une des principales préoccupations est le manque de sensibilisation et de confiance de la population à l'égard des services de santé publique. De nombreuses personnes ne connaissent pas les services disponibles ou ont des idées fausses sur leur accessibilité et leur coût.
La crise actuelle a également impacté la gestion des maladies non transmissibles (MNT) dans le pays. L'augmentation du coût des traitements, les dépenses liées à l'importation de médicaments et de matériel médical, ainsi que la pénurie de médicaments essentiels ont constitué des obstacles importants à l'efficacité des soins de santé. Selon le Dr Marie, responsable du projet médical de Medair, "il est essentiel de dépister et de traiter les cas de maladies non transmissibles dès les premiers stades. Un traitement efficace dépend de la détection précoce et de l'accès aux médicaments contre les maladies non transmissibles. Un dépistage précoce et un traitement cohérent peuvent réduire de manière significative les taux de mortalité et de morbidité. Cependant, des obstacles tels que le coût des médicaments, l'absence de couverture d'assurance maladie et la rareté des médicaments sont souvent les principaux catalyseurs de l'aggravation de l'état de santé. Nous continuons d'assister à une augmentation des dépenses pour les patients qui cherchent un traitement et des consultations médicales. En outre, des données du ministère de la santé publique indique que 10 % des médicaments chroniques sont en rupture de stock et que 20 à 30 % sont en stock pour 1 à 3 mois seulement."
La crise économique au Liban a encore exacerbé la situation. Une étude récente met en évidence la préoccupation commune des hommes et des femmes sur le caractère abordable des services de soins de santé préventifs, en particulier face aux défis économiques actuels.
L'histoire de Sabriye, cette femme libanaise de 52 ans, illustre le rôle essentiel des centres de soins soutenus par Medair.
"C'est ma quatrième visite au centre de soins. Aujourd'hui, je suis ici pour une consultation. Le médecin présent a joué un rôle déterminant pour ma santé. Après le décès de mon mari, la vie est devenue difficile et je n'avais plus les moyens de payer des soins de santé privés ou une assurance maladie, alors je me suis tournée vers le centre de soins de santé le plus proche. C'est le seul endroit où je peux encore avoir accès aux services de santé et aux médicaments à des prix abordables.”
Les centres de soins de santé primaires proposent des forfaits complets comprenant des consultations gratuites, des médicaments et certains diagnostics, aux réfugiés syriens, aux Libanais vulnérables et à d'autres nationalités de la région.
En conclusion, la détérioration du système de soins de santé primaires au Liban a eu un impact dévastateur sur l'état de santé général de la population.
Les centres de soins de santé primaires offrent néanmoins une lueur d'espoir, car ils permettent aux personnes les plus vulnérables de la communauté d'accéder à des services de santé complets et abordables.
Les services de santé de Medair au Liban sont financés par le ministère allemand des Affaires étrangères et par de généreux donateurs privés.
Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n'engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle d'une autre organisation.