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« Maintenant je peux à nouveau respirer » : Le témoignage d'espoir d'une mère au Soudan.

October 2, 2025
par Medair
Soudan
Découvrez comment les services de santé de Medair Soudan ont sauvé la vie d'un bébé au Nil Bleu. Lisez l'histoire poignante de Mariam* et soutenez les familles au cœur des crises aujourd'hui.

Dans les communautés ravagées par le conflit dans l'État du Nil Bleu au Soudan, l'accès aux soins essentiels de santé est un luxe que de nombreuses familles ne peuvent pas se permettre. Mais pour Mariam*, les services de Medair ont remplacé la peur et le désespoir par la paix et un début d’espoir.

Mariam* et sa famille menaient autrefois une vie sans encombres au Nil Bleu. Elle et son mari travaillaient dur pour subvenir aux besoins de leurs quatre enfants, dépendant du travail saisonnier et de leur petit commerce pour joindre les deux bouts. Mais lorsque les combats sont arrivés jusque dans leur région, ils ont dû prendre la fuite et chercher refuge temporairement dans un village voisin. À leur retour, leur maison avait été pillée et la plupart de leurs biens détruits.

« Nous avons tout perdu », se souvient Mariam*. « Nos lits, nos ustensiles... Ce qu’ils n’ont pas pris, ils l’ont jeté dans les champs.»

La vie après cette épreuve est devenue insupportable. Sans revenus et avec la hausse des prix, la famille n'avait plus les moyens d'acheter l’essentiel. Mariam* et son mari travaillent désormais en tant que main d’œuvre occasionnelle et gagnent à peine de quoi assurer un seul repas à leur famille.

« Nous avions l'habitude de prendre trois repas par jour. Aujourd'hui, nous n'en prenons plus qu'un seul, vers dix heures du matin », explique-t-elle. « Les produits sont trop chers. Se nourrir est devenu une lutte de chaque instant. »

La tragédie ne s’arrête pas là. Une des filles de Mariam, affaiblie par des mois de faim, développe alors le kwashiorkor, une forme sévère de malnutrition. Admise dans un centre de stabilisation, elle en ressort après avoir montré des signes de guérison. Mais deux semaines plus tard, elle décède à la maison.

« J’ai perdu mon appétit. Je n'arrivais plus à dormir », se souvient Mariam*. « Tant que mon cœur battait,  je priais pour que mes autres enfants restent en bonne santé. »

Aussi, lorsque son fils Yassin*, âgé de huit mois, a attrapé le paludisme et une infection respiratoire, Mariam* est devenue très angoissée à l’idée de le perdre.

Rétablir la santé et la dignité grâce aux soins vitaux de Medair

Cherchant désespérément de l'aide, Mariam* a trouvé un centre de santé local soutenu par Medair. Ce centre fait partie du projet "MURAD", un programme d'aide humanitaire multisectoriel mené par les ONG Adra et Medair et financé par le Bureau d'aide humanitaire de l'USAID.

Medair staff member Elfatih writes on a form while Mariam sits across from him holding her baby Yassin at a health facility in Blue Nile.
Elfatih, responsable de la santé et de la nutrition à Medair, enregistre Yassin, huit mois, lors d'une consultation dans un centre de santé soutenu par Medair au Nil Bleu. Sa mère, Mariam, l'a amené après avoir remarqué des signes de maladie. © Medair

« Lorsque je suis arrivée au centre de santé, ils ont inscrit le nom de mon fils et le mien dans le registre. Puis j'ai vu l'assistant médical qui a effectué un test de dépistage du paludisme. Puisque le résultat était positif, il m'a donné un antipaludéen et des antibiotiques. C'était gratuit », dit-elle.

« Lorsque j'ai compris que je n’allais pas devoir payer quoi que ce soit, j’étais si soulagée ! », ajoute-t-elle. « Quelle chance de pouvoir soigner mon enfant sans avoir à payer. »

Le quotidien de Mariam* reflète la crise humanitaire plus large au Soudan, qui s'est considérablement intensifiée depuis l'escalade du conflit entre deux groupes militaires majeurs en avril 2023. Actuellement, 20,3 millions de personnes au Soudan ont besoin d'une assistance sanitaire, dont 7,4 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays. Près de 80% des établissements de santé dans les zones touchées par le conflit ne sont pas opérationnels ou sont débordés, manquant de personnel de santé qualifié, de médicaments et de fournitures. Cela signifie que les femmes et les enfants en particulier ne peuvent accéder aux services médicaux et de santé reproductive sans mettre leur vie en danger, alors que de nombreuses épidémies se propagent dans tout le pays.

Le projet MURAD, mis en œuvre par Medair en partenariat avec ADRA, vise à changer cette situation. Medair fournit aux centres de santé des fourntures essentielless et des stocks de médicaments, forme des agents de santé et propose des traitements gratuits pour les maladies courantes telles que le paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires. Une attention particulière est accordée à la santé maternelle et infantile.

« L'établissement se trouve à cinq minutes de chez moi », explique Mariam*. « Si j’avais dû payer ces soins, je n’aurais pas pu acheter de la nourriture. Maintenant, même si j’ai peur que mes enfants tombent malades, je sais qu’ils peuvent être soignés. »

Les agents de santé communautaires et les groupes de soutien que Medair a mis en place pour les mères, sensibilisent désormais les villageois aux symptomes des maladies,  à l'allaitement, à l'hygiène et à la prévention de la malnutrition. « Nous savons désormais quand nous devons aller chercher de l’aide »

Elfatih leans forward to examine baby Yassin, who is on his mother Mariam’s lap, during a health check-up at a Medair clinic.
Elfatih, responsable de la santé et de la nutrition à Medair, vérifie l'état de santé du petit Yassin. © Medair © Medair

Un avenir construit sur la compassion et l'accompagnement

Lorsqu'on lui demande ce qui la fait avancer, Mariam* n'hésite pas.

« Mes enfants sont ma motivation », dit-elle. « Je prie pour qu'ils grandissent en bonne santé et aillent à l'école. J'espère qu'ils deviendront médecins ou ingénieurs. »

Quant à elle, elle rêve de poursuivre un jour ses études.

« Je veux apprendre et pouvoir travailler, au lieu de couper de la paille et porter de lourdes charges sur la tête, dit-elle. « J'espère que les combats vont un jour prendre fin. Nos vies sont très difficiles - nous, les femmes, faisons des travaux qui ne sont pas faits pour nous. »

Malgré les immenses épreuves, sa gratitude est inébranlable.

« Je remercie le personnel de Medair d'avoir apporté des médicaments à notre centre de santé isolé », dit-elle. « Cela nous permet d'économiser le peu d'argent que nous avons et de sauver la vie de nos enfants. »

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Cette intervention fait partie du projet « Réponse multisectorielle auprès des communautés affectées par le conflit au Darfour, au Nil Bleu et à Khartoum » (MURAD), mis en œuvre par Medair en partenariat avec ADRA et financé par le Bureau d'aide humanitaire de l'USAID.

*Les prénoms ont été modifiés pour protéger les identités.

Ce contenu a été produit à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les opinions exprimées ici n'engagent que Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle d'une autre organisation.

October 2, 2025
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