Une femme de foi et de résilience

Une femme de foi et de résilience
À cause du conflit, 6,7 millions de femmes ont besoin d’une aide d’urgence vitale, notamment en termes d’infrastructures (ONU, 2025). Mais les conditions dans lesquelles elles vivent ne freinent par leur résilience.
L’histoire de Svitlana et de ses collègues illustre combien le courage et la détermination jouent un rôle dans le choix qu’elles ont fait de rester en Ukraine.
Svitlana raconte : « On ne pouvait pas abandonner les gens ici, sachant qu’ils n’auraient plus de services de santé. Partir ne m’a jamais traversé l’esprit, on a besoin de moi ici. »
Svitlana, 57 ans, est le médecin-chef du centre de santé primaire d’un village de 20 000 habitants situé à 30 km de la frontière russe. Son bureau est joliment agencé et sent les médicaments. Plusieurs pots de fleurs reposent sur le bord de la fenêtre. Au début de notre conversation, elle est joviale, sourit, mais lorsqu’elle commence à nous parler de ces derniers mois, sa voix tremble.
« Le 24 février, pendant que je me rendais au travail, ma collègue m’a appelé. Elle m’a dit que le conflit avait commencé. Je savais qu’il commencerait un jour, mais je ne voulais pas y croire. Je me suis dépêchée d’arriver à l’hôpital et en chemin j’ai croisé plusieurs tanks, il y avait des soldats morts dans la rue et les corps de plusieurs familles dans leurs voitures. Je me suis mise à courir jusqu’à l’hôpital où mes collègues avaient déjà commencé à rassembler tous les médicaments et équipements pour essayer de sauver autant de vies que possible. Nous avons pris la décision de demander aux médecins de recevoir les patients chez eux », raconte Svitlana.
« Malgré la peur, nous nous sommes accrochés à l’espoir, conscients que notre communauté avait besoin de nous maintenant plus que jamais. »
Svitlana et ses collègues n’ont jamais pensé à quitter le village. « Nous ne pouvions pas partir et laisser la population sans services de santé. Vu que ces événements se sont passés le premier jour du conflit, personne n’a eu le temps de fuir. L’idée de partir ne m’a jamais traversé l’esprit, on a besoin de moi ici, » affirme-t-elle le regard déterminé.

Svitlana marque une pause avant de continuer son récit. Il y avait tellement de tanks, qu’elle n’arrivait plus à les compter. Les livraisons de nourriture avaient cessé dans le village, les habitants partageaient ce qu’ils avaient entre eux. Les familles ne sortaient plus de chez elles, terrorisées à l’idée du danger, sauf Svitlana et ses collègues. Leur détermination était plus forte que leur peur. Leur présence est devenue un signe d’espoir pour la population.

« Nous ne savions pas comment nous allions garder les diabétiques en vie. La pharmacie située près de la gare avait été quasi-détruite. Mais nous avons appelé le propriétaire. »
Celui-ci leur a donné la permission d’entrer dans les locaux détruits de la pharmacie pour y prendre tous les médicaments et les couches pour bébé qu’ils pouvaient trouver. Malheureusement, les stocks se sont rapidement épuisés, et les malades qui ne pouvaient plus être traités ont commencé à mourir les uns après les autres.
Toutefois, Svitlana et ses collègues ont refusé de baisser les bras. Chaque vie sauvée était une victoire en elle-même.
« Nous avons pu maintenir notre maternité ouverte. Deux jeunes mamans qui venaient d’ailleurs ont marché 6km avec leurs nouveau-nés afin de se faire soigner chez nous. Les bus ne circulaient plus. C’était très dangereux de marcher dans la rue à cause des risques de frappes et de tirs. Lorsqu’elles nous ont quitté, j’ai prié qu’elles arrivent chez elles saines et sauves. » C’est ce type de courage qui nous motive, nous, équipiers Medair, à continuer nos actions, à continuer d’espérer.
Lorsque les combats ont cessé dans le village, Svitlana et ses collègues ont évalué les dommages du centre de santé. Quasiment tous les bâtiments avaient été touchés. Les fenêtres du centre de radiologie avaient explosé et le toit s’était affaissé. La neige qui avait fondu avait inondé plusieurs salles. Medair a entamé les réparations et lorsque nous avons rendu visite à Svitlana, elle nous a proposé d’aller voir les travaux en cours.
Chaque réparation est un pas vers la restauration.
Nous nous sommes rendus dans un bâtiment de deux étages, visible depuis la fenêtre du bureau de Svitlana. Avec beaucoup de fierté, elle nous a guidés à l’intérieur.

« Lorsque la clinique ambulatoire pour enfants a été détruite, c’est 5 000 enfants du village qui n’avaient plus nulle part où se faire soigner. Le bâtiment était en ruines. Nous avons décidé de prioriser sa réhabilitation et rouvrir le centre pour enfants. Lorsque Medair a accepté de nous aider, c’était comme un rêve qui devenait réalité. Nos pédiatres allaient enfin pouvoir recevoir les enfants dans les meilleures des conditions, » explique Svitlana.
La clinique est un symbole de notre résilience et de notre foi en l’avenir.
Medair intervient en Ukraine depuis le début du conflit. L’équipe responsable des infrastructures a réparé le toit, remplacé les fenêtres et restauré le système de chauffage du bâtiment. Des fournitures de bureau et des équipements médicaux ont été achetés. La clinique va bientôt pouvoir ouvrir ses portes. Svitlana ne rêve désormais plus que d’une chose : retrouver la paix. Elle veut vire sans les bombes qui peuvent à tout moment détruire ce qu’elle et les membres de la communauté ont construit ensemble depuis des années.
Le courage de Svitlana nous inspire et nous encourage à ne pas baisser les bras, à garder la foi et à soutenir les femmes qui sont source de vie à travers les crises.
En soutenant Medair, vous veillez à ce que des personnes comme Svitlana aient le soutien dont elles ont besoin pour venir en aide aux membres de leurs communautés. Faites un don dès à présent pour que les poulations affectées par le conflit retrouvent espoir. Ensemble, nous pouvons transformer la vie des plus vulnérables.

Le soutien que Medair a apporté au centre de santé a été financé par PMU et Chaîne du Bonheur.
Ce contenu a été élaboré à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que Medair et ne reflètent en aucun cas l’opinion officielle d’autres organisations
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