De l'eau potable à Kharkiv

L'électricité a été coupée pendant des mois. Les pompes et forages qui alimentaient autrefois les familles ne fonctionnaient plus.
« Nous n'avions pas d'accès à de l’eau potable et devions soit marcher loin pour en trouver soit compter sur les livraisons », se souvient Nina*. « Lorsque le courant est revenu, la qualité de l'eau s’était dégradée. Elle n'était pas assez salubre pour être bue ni pour cuisiner. »
Comme beaucoup dans l'est de l'Ukraine, ses voisins faisaient la queue pendant des heures, devaient porter de lourds bidons et payer pour l'eau transportée par camion-citerne mais dont la quantité était insuffisante par rapport aux besoins. En Ukraine, 8,5 millions de personnes ont actuellement besoin d'aide pour accéder à l'eau potable et à l'assainissement. Dans l'oblast de Kharkiv, plus d'une communauté sur cinq dépend de l'eau transportée par camion, une solution couteuse qui n’est pas durable.

Le nouveau forage source de soulagement
Un forage et une pompe manuelle installés par Medair, avec le soutien financier de l'Union européenne et de la Chaîne du Bonheur, ont permis de rétablir l'accès quotidien à l'eau potable. Le point d'eau dessert les foyers et le centre d’accueil humanitaire, lieu où les volontaires coordonnent l'aide, où les familles collectent de la nourriture et où sont communiquées les informations importantes.

En alimentant directement le centre, le forage améliore considérablement la qualité de vie de toute la communauté. La préparation des repas, le nettoyage et les distributions sont plus sûrs et plus réguliers. Les pompiers utilisent également le forage pour éteindre les incendies qui se déclenchent après les frappes.
« Nous avons maintenant de l'eau à proximité, ce qui est très pratique », déclare Nina*. « La qualité de l'eau est remarquable. Cela nous a simplifié la vie car nous ne devons plus dépendre de l'électricité pour avoir de l'eau. »
La guerre et la pénurie d'eau
La guerre a dévasté les systèmes d'approvisionnement en eau, d'assainissement et de chauffage. Les bombardements ont endommagé les puits et les canalisations, les stations d'épuration sont délabrées et les longues coupures de courant perturbent des réseaux entiers. Dans certains villages sur la ligne de front, les gens survivent avec moins de 20 litres d’eau par jour, ce qui est bien inférieur aux normes internationales. Si l’absence d’eau à proximité est un défi pour tout le monde, ce sont surtout les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et les ménages dirigés par des femmes qui en pâtissent.
Une intervention de grande envergure
Ce forage fait partie d'un projet plus large financé par l'UE dans les régions de Kharkiv, Soumy, Donetsk et Zaporijia, visant à offrir à plus de 10 000 personnes des services d'eau, d'assainissement et d'hygiène fiables, ainsi que des solutions de chauffage. Les équipes Medair forent des puits et installent des pompes qui fonctionnent pendant les coupures de courant, réparent les réseaux endommagés, fournissent des outils aux prestataires locaux, acheminent de l'eau pendant la construction des solutions permanentes et améliorent les systèmes d'assainissement et de chauffage pour que les familles puissent passer l'hiver sereinement.
L'eau, indispensable à la dignité
Pour Nina*, l'intervention de Medair n'a pas apporté que de l'eau. Selon elle, sa communauté a retrouvé une certaine dignité, un sentiment de sécurité et un semblant de vie normale malgré la destruction environnante.
« Après la fin de l'occupation et le retour des habitants, il n'y avait pas assez d'eau pour tout le monde », explique-t-elle. « Le temps d'attente des camions était très long. Aujourd'hui, nous avons un accès direct et quotidien à l'eau. Nous en voyons les bénéfices tous les jours. »

Un partenariat qui sauve des vies
Ce travail est rendu possible grâce à l'Union européenne, à la Chaîne du Bonheur et à nos donateurs privés. Leur générosité permet à Medair d'agir rapidement, d'apporter une expertise technique là où elle est la plus utile et de veiller à ce que les communautés ne soient pas oubliées. En collaboration avec des experts et des prestataires de services ukrainiens, nos équipes réparent les infrastructures et renforcent les capacités locales pour assurer le fonctionnement durable des systèmes.
Choisir l'espoir dans l'incertitude
Malgré les défis, Nina* choisit l'espoir. Elle continue le bénévolat dans le centre d’accueil, accompagne ses voisins et soutient la reprise d’une vie quotidienne « normale ».
« Je suis très reconnaissante envers toutes les personnes impliquées dans ce projet », dit-elle. « Maintenant, grâce à ce point d’eau, nous nous sentons un peu plus proches de notre vie d’avant. »


*Le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité.
Ce contenu a été produit avec des ressources rassemblées par le personnel de terrain et du siège de Medair. Les opinions exprimées ici sont uniquement celles de Medair et ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l'opinion officielle de toute autre organisation.
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