Une dignité retrouvée : Les communautés du Nil Bleu reprennent espoir grâce à l’eau potable
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Le niveau de dévastation et de destruction a forcé des millions de familles à prendre la fuite, les privant de nourriture, de soins médicaux et de services essentiels, nécessaires à leur survie. En mars 2025, on comptait plus de 11,3 millions de personnes déplacées dans le pays, faisant du Soudan la plus grande crise de déplacés au monde.
Aujourd’hui, les communautés du Nil Bleu, l’un des 18 États du Soudan, peinent à se relever. Les familles qui souffraient déjà des conflits internes récurrents, se retrouvent dans une situation de détresse sans précédent depuis l’escalade du conflit en 2023. Les écoles accueillent la masse de déplacés mais manquent de place. Des quartiers entiers sont sans eau potable. Les structures d’assainissement sont en surcapacité lorsqu’elles n’ont pas été détruites. Les Soudanais ont peur de ce que demain sera fait.
Malgré l’inconnu, l’espoir demeure
Outre ses activités de santé et de nutrition, Medair a lancé une intervention financée par le fonds d’urgence de l’OIM dans le but de restaurer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement sûr et aux services d’hygiène pour plus de 3 366 personnes vivant dans les camps de déplacés ou aux alentours, dans l’Etat du Nil Bleu. Il s’agit de familles déplacées et de membres vulnérables de la communauté d’accueil qui, après avoir presque tout perdu, sont désormais confrontés aux épidémies et au manque de structures d’hygiène et d’infrastructures de base, menaçant leur intimité.
Aujourd’hui, quatre mois plus tard, le changement est notable dans ces communautés. De l’eau potable coule de nouveau dans les canalisations réparées.
A Turning Point
« Nous avons beaucoup souffert avant votre arrivée, » raconte Amal*, qui vit avec ses six petits-enfants dans un des sites d’accueil. « Nous n’avions pas d’eau et le nombre de toilettes n’était pas suffisant. »
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© Medair
Amal et sa famille ont dû fuir la capitale, Khartoum. Elle travaillait en tant qu’infirmière dans un centre de santé local. Ce qui lui permettant de nourrir sa famille, envoyer ses petits-enfants à l’école et être au service de sa communauté. Lorsque les combats ont éclaté, son quartier s’est transformé en champ de bataille. Les membres de la communauté ont été forcés de fuir pour rester en vie. La famille a traversé plusieurs États du Soudan. Durant leur dangereux périple, elle a perdu son mari et a dû se faire opérer des reins. Mais la grand-mère courageuse a trouvé un abri pour ses petits-enfants dans un des sites d’accueil au Nil Bleu.
Des milliers de femmes partagent l’histoire d’Amal. Avant le lancement du projet de Medair, le site d’accueil où Amal s’est installée n’avait pas d’eau potable. Les infrastructures avaient été endommagées, le matériel de stockage n’était pas adéquat et les toilettes n’étaient plus utilisables.
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Les équipes de Medair ont travaillé avec les responsables communautaires pour identifier les besoins les plus urgents. Les systèmes d’approvisionnement en eau ont été restaurés. Les pompes et les robinets ont été installés. La défécation à l’air libre, qui menaçait la santé et la dignité de chacun, a été remplacée par des stations de lavage des mains et des latrines.

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Amal n’a désormais que quelques pas à faire pour atteindre une source d’eau potable. « Ce que vous avez fait ici a transformé nos vies, » dit-elle avec un sourire. « Nous pouvons enfin boire de l’eau potable et nous laver tous les jours. Qui plus est, notre environnement est bien plus propre. »
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De l’eau potable, un environnement sûr et une communauté engagée
Ce qui différencie ce projet des autres n’est pas la construction de nouvelles infrastructures. C’est combien la communauté est engagée dans le projet. Dès le départ, Medair a veillé à l’impliquer dans toutes ses étapes. Des réunions d’information ont été organisées au début pour expliquer le projet et former des comités d’usagers composés d’autant d’hommes que de femmes. Ces groupes ont été formés sur l’entretien et la maintenance des points d’eau, sur la sensibilisation à l’hygiène et sur la collecte de feedback pour que les effets du projet soient durables.
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© Medair
Dans le cadre du projet, des kits d’hygiène ont également été distribués à des centaines de ménages. Ces kits comptaient des articles essentiels comme des bidons, du savon, des protections d’hygiène menstruelle, des brosses à dent, etc.
Parallèlement aux travaux de construction, Medair a mené des campagnes de sensibilisation à l’hygiène sur tous les sites. Les messages étaient simples mais complets et portaient sur l’importance du lavage des mains, du stockage sûr de l’eau et de la gestion des déchets. Celles-ci ont produit des résultats concrets : baisse du nombre de cas de diarrhées et d’infections cutanées, propreté accrue et hausse du sentiment d’intimité et de dignité des femmes et des filles qui ont désormais accès à des latrines et douches qui leur sont dédiées.
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Pourquoi les services d’eau et d’hygiène sont de plus en plus importants
La crise au Soudan est dans sa troisième année. Les besoins humanitaires ne cessent de croitre. Plus de 30 millions de personnes, sur les 47,5 millions d’habitants, ont désormais besoin d’aide. Face aux déplacements forcés, à la faim, aux épidémies et à l’effondrement économique, elles peinent à survivre. Dans ce contexte, l’eau potable et l’assainissement ne sont pas des mesures de confort. Elles sauvent des vies.
« Lorsque les conflits mettent à l’arrêt tout un pays, l’eau devient la première ligne de défense », explique Wye Yee, la coordinatrice du projet de Medair au Nil Bleu. « L’eau potable prévient les maladies. L’assainissement protège la dignité. L’hygiène sauve des vies. »
Une résilience accrue face à l’avenir
Le résultat le plus probant de ce projet, c’est la résilience dont il a doté la communauté. Les enfants ont de nouveau le sourire aux lèvres et peuvent jouer dans des espaces propres et sûrs. Les femmes mènent des initiatives de promotion de l’hygiène et les communautés s’organisent pour protéger les ressources qu’elles partagent.
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Medair s’est engagée à soutenir la population soudanaise. Pas seulement dans la crise mais aussi pour la suite, dans le processus de réhabilitation. Nos projets dans l’Etat du Nil Bleu font partie d’un programme élargi visant à atteindre les plus vulnérables et les populations reculées dans le pays afin de les accompagner sur le chemin de la survie et de la reconstruction.
Même en période d’incertitude profonde, l’espoir peut émerger, surtout quand il s’agit de l’élément le plus essentiel : l’eau.
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© Medair
De l’eau pour de l’espoir
En ce second anniversaire du conflit, nous n’oublions pas la douleur et la tragédie auxquelles sont confrontées les victimes de cette guerre. Mais nous voulons reconnaitre la force, le courage et la détermination des Soudanais et des membres de nos équipes sur le terrain, dont la mission infatigable est de redonner espoir à ceux qui souffrent. Nous resterons à leurs côtés tant que cela sera nécessaire.
Soutenez le travail de Medair au Soudan et prenez part à cette transformation : www.medair.org/donate
*Le prénom a été modifié pour des raisons de sécurité.
Ce contenu a été élaboré à partir de ressources recueillies par le personnel de Medair sur le terrain et au siège. Les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que Medair et ne reflètent en aucun cas l’opinion officielle d’autres organisations.
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